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lundi 1 juin 2009

Tombouctou - Mopti ou 6 jours de pinasse locale - Partie I


Vendredi 22 mai
Nous sommes sensés rencontrer un certain Herbert, sur le port de Tombouctou, à une dizaine de kilomètres de la ville, lui-même sensé nous faire embarquer sur une pinasse pour Mopti, le soir même vers 16h, peu après la grande prière.

Nous nous présentons vers 9h du matin, histoire d'être sûrs. Herbert n'est pas là, il est parti dans un village on ne sait où, et évidemment personne n'est averti de notre arrivée, pas même son second, qui nous accueille néanmoins très gentillement. Le port est en fait une plage sur laquelle sont construites quelques cases de bois et de nattes, dont chacune a une fonction (buvettes, petit commerce, marchandises diverses).
On nous dit qu'Herbert revient vers 15h, Inch'Allah... Il arrive à 17h30, 1h30 après le départ de la pinasse qui ne partait en fait pas à Mopti mais à Tonka, à un jour de pirogue sur 5 ou 6 en direction de Mopti.
Pas de panique, puisque de toute façon une pinasse doit passer, inch'allah. Nous plantons notre tente à la tombée du soir et passons la nuit entre la case buvette et la case douanier, pas trop loin du fou gentil du village qui a élu domicile dans la cabine d'un bac traversier échoué sur le rivage.

Nous nous levons vers 5h45 pour être fin prêts à embarquer sur la première pinasse qui passe. Alors que nous désespérons de voir passer ne serait-ce qu'une seule pinasse dans la matinée, et que nous venons d'apprendre que le véhicule stationné depuis notre arrivée est là depuis mercredi (nous sommes samedi), que sa destination est aussi Mopti, mais qu'il ne trouve personne pour y aller, une silhouette se dessine à l'horizon Est du Niger. Herbert, présent aujourd'hui nous le confirme, c'est elle!!

Notre pinasse mesure environ 15m de long pour au plus 2m de large. A bord, je suppose une famille composée de 2 frères dont l'un est avec sa femme et ses 5 enfants, ainsi que 2 autres passagers. La pinasse transporte essentiellement du poisson séché ainsi qu'un moteur de voiture et autres marchandises improbables.
Nous embarquons.
Très vite, nos pinassiers alternent l'emploi du moteur et celui du bambou tels les piroguiers véniciens. En m'intéressant à cette curieuse pratique, je m'aperçois que la pompe à eau qui sert à refroidir le moteur ne fonctionne pas. Après quelques bidouillages à l'africaine tout rentre dans l'ordre et le moteur reprend le dessus.

Alors que nous trouvons miraculeusement le sommeil, dans une positon aussi inconfortable qu'improbable, nos hôtes nous réveillent en nous proposant une plâtrée imposante, pour nos estomacs européens, de riz au poisson sauce soumbala. Nous tentons de lui faire honneur du mieux que nous pouvons, sachant que l'eau de cuisson provient du fleuve, que la louche qui sert à mélanger la mixture a traîné dans le fond de la pinasse, écopé régulièrement, dans lequel urinent, se mouchent nos amis autochtones, louche dans laquelle a mangé un des enfants dont la morve ne nous permettait pas de distinguer la bouche du nez.
Puis nous accostons et les hommes descendent de l'embarcation pour manger et prier.

De temps à autre, dans les méandres du fleuve attendant les pluies guinéennes puis maliennes pour amorcer sa crue, le vent, léger le jour, nous est parfois favorable et le moteur se coupe alors pour le laisser gonfler la voile de sacs de tissu cousus entre eux sur le mat situé à l'avant de la pinasse et d'à peu près 6 mètres de haut.

Puis s'enchaînent différentes haltes pour des raisons de pannes moteur diverses et variées.
Notre journée se termine vers 20h, heure à la quelle nous montons notre tente sur le rivage, et qu'après un bref repas, galettes de pain et thon à l'huile, nous nous couchons.

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