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lundi 15 juin 2009

Notre traversée du Sahara Occidental en Camion Marocain


Nous nous mettons en route vers 17h30, sortons à peine du marché et là commence un rituel que nous suivrons et pratiquerons tout au long du voyage, le bakchichage du policier, gendarme ou douanier systématique.

Nous sommes 4 en cabine, notre chauffeur principal, Hassan, son collègue discret Mohamed, Sandrine et moi. Hassan est un homme de 48 ans qui se décrit lui-même comme étant quelqu'un qui rit de tout, tout le temps. C'est le cas. Il est charmant, aime à discuter et a un comportement très paternaliste avec nous.

Nous sortons de la ville, après 2 contrôles, et il nous est demandé de descendre du camion au 3ème car nos organisateurs marocains n'ont pas délivré de bons papiers nous concernant. Nous voilà donc à 5km de la ville, dans le désert mauritanien, à l'heure du couchant, sous un vent étonnamment glacial, puisqu'il semblait tout droit sortir du soleil, regardant notre camion s'en aller vers la ville, nos affaires avec lui, entre 4 et 5 policiers arrêtant scrupuleusement chaque véhicule, source de revenu considérable en cette fin de journée de grande prière.

Alors que nous commençons à entrevoir des scenarii hollywoodiens quant à la longueur de l'absence de notre cher Hassan, au bout d'une heure, nous apercevons son camion approchant à vive allure.
Nous remontons à bord. Nous passons la nuit au milieu du désert, à 300 kilomètres au nord de Nouakchott, dans une petite cour dont deux des contours sont des chambres dans lesquelles sont disposés des matelas séparés du sol par des nattes. Hassan me conseille de dormir sur ma besace. En effet, nous partageons notre "chambre" avec d'autres chauffeurs routiers. Je suis le conseil de Hassan, en prenant soin de mon côté de mettre mon couteau touareg dans mon pantalon, le manche dépassant de ma ceinture; le tout recouvert par ma chemise.

Nous nous levons de bonne heure et gagnons la frontière, toujours en laissant de l'argent à chaque homme en uniforme. Entre la Mauritanie et la Maroc se trouve un no man's land dont la traversée est longue de 3 km de reg. De part et d'autre de cette "piste", des carcasses de voitures désossées par des trafiquants de véhicules volés ou non.
Nous passons sans embûches la frontière marocaine et découvrons le Sahara occidental.

Les paysages défilent, il semble que le désert veuille traverser notre route. Parfois, dans des plaines de sable, se sont perdues quelques dunettes, toutes orientées dans le même sens, comme si et c'est le cas, elles allaient dans la même direction. Elles m'ont semblé vivantes, seules mobiles et évoluant dans ce lieu où le temps semble s'être arrêté. Notre route longe la côte atlantique parfois au niveau de la mer, parfois la surplombant. Du haut des falaises, on aperçoit à travers des failles, les plages perdues au sable blanc, entre dunes et rochers. Puis nous nous éloignons un peu de l'océan. Le paysage se vallonne. Nous pourrions nous croire dans un western. Il y a de ces moments presque magiques, quand, du haut d'une pente, nous découvrons, perchés que nous sommes, un panorama à l'horizon infiniment lointain d'une portion paradoxalement infime du Sahara occidental.
Alors que nous passons au niveau de Dakhla, je me rends compte que nous croisons le tropique du Cancer.
Durant ce voyage, nous partageons avec Hassan des mots forts intéressants. Il nous récite (et nouts traduit par la suite) des versets coraniques, tous prônant vie, solidarité et tolérance. Je retrouve enfin l'Islam que je connais, que peu de gens croit qu'il existe, mais c'est à mon sens le seul en lequel il est valable de croire. Certains me diront "mais y en a-t-il d'autres? Je répondrais que la bible et les évangiles que nous lisons sont les mêmes que ceux des croisades et de l'Inquisition.

Nos chauffeurs conduisent toute la nuit durant. Nous descendons à Tiznit, à 100 km au sud de Agadir où nous nous installons pour quelques jours.

Mauritanie et Itinéraire en Mauritanie


Nous prenons la route de Rosso le Jeudi 11 Juin, ville traversée par le fleuve Sénégal, frontière naturelle entre le pays du même nom et la Mauritanie.
Nous sommes un peu inquiet quant au passage de cette frontière puisque de nombreux guides sont assez alarmistes à propos des "exigences pécuniaires" des douaniers... Le passage se fait pourtant sans qu'on nous demande un sou. Des "agents de change" tentent de nous escroquer, mais notre prote feuille n'est pas assez garni par rapport à leurs ambitions et nous laissent tranquille. Nous sommes accueilli par un chauffeur de taxi qui nous aident à passer quelques portes et à changer nos derniers Cfa en Ougiya, monnaie mauritanienne.

Nous atteignons Nouakchott après 200km, 2h30 de route et un accident 10min après être entrés dans la capitale.
Je vous propose une anecdote intéressante à propos de cette accident:
3 minutes avant que notre chauffeur emboutisse l'arrière d'un véhicule, nous avons déposé un autre passager. Après l'accident, notre chauffeur nous dit: " Il m'a pas dit Macha Allah en partant (politesse souhaitant bonne chance quand on quitte un lieu ou que la prestation a été agréable), et à cause de ça, j'ai eu l'accident."

Je crois que la circulation en Mauritanie est une des pires qu'il m'aie été donné de voir. Comment expliquer? C'est un mélange de darwinisme et de connerie humaine.

Nous posons nos sacs sous la tente mauritanienne situé sur le toit de l'auberge Menanta en centre ville; et passons la fin de journée tranquillement à l'auberge.

Nous sommes le vendredi 12 juin au matin après une bonne nuit de sommeil.
Alors que nous cherchons un moyen de transport pour rejoindre la frontière marocaine, 400km au Nord de Nouakchott, nous tournons un peu dans la ville, dont la plus grande partie semble être des commerces construits autour de pistes en sable. Le centre ville est fait de grands axes goudronnés, bordés par des immeubles de 5 à 6 étages modernes.

Choix final de nos recherches, un camion de légumes marocain remontant à vide ce soir même sur Agadir, au Maroc. Après avoir libérer notre tente à l'auberge, nous nous rendons avec nos sacs au marché aux fruits et légumes, lieu de départ de notre camion.

Itinéraire au Sénégal


Voici pour les transports:

Dakar - St Louis: 3 500 Frs Cfa (5.3€)
St Louis - Rosso: 2 500 Frs Cfa (3.8€)


Au niveau hébergement, nous avons payé 8 000 Frs Cfa (12.2€) par nuit.

Notre séjour de 6 jours au Sénégal nous aura couté 16 600 Frs Cfa chacun soit 25.3€ par jour.

Il faut compter dedans en plus des transports, nourriture et le peu de logement (merci encore Charlotte), nos craquages vestimentaires....

Itinéraire du Mali


Avec un peu de retard voici notre parcours du Mali.


Au niveau du transport et de ses coûts:

Ouahigouya - Koro: 3 000 Frs Cfa (4.5€)
Koro - Mopti : 4 000 Frs Cfa (6€)
Mopti - Tombouctou: 15 000 Frs Cfa (23€)
Tombouctou - Mopti en pinasse: 17 500 Frs Cfa (27€)
Mopti - Ségou: 5000 Frs Cfa (7.6€)
Ségou - Bamako: 2 500 Frs Cfa (3.8€)
Bamako - Dakar: 25 000 Frs Cfa (38€)

Au niveau hébergement, nous avons payé en moyenne 7 500 Frs Cfa (11.4€) par nuit

En comptant les visas, les transports , nourriture et hôtels, nous avons dépensé chacun 12 500 Frs Cfa par jour soit environ 19€.

Cela peut vous paraître peu, mais il faut tenir compte que nous n'avons presque rien dépensé pendant 6 jours sur la pinasse.


mercredi 10 juin 2009

Sénégal


Nous sommes arrivés comme prévu à Dakar vers 11h du matin après les 28h réglementaires. Ce qui nous frappe en arrivant sur la péninsule dakaroise, ce sont les 2h30 d'embouteillage pour atteindre l'entrée de la ville.
Dakar est une ville en pleins travaux: gros axes routiers, complexes hôteliers, immeubles en tout genre. Y a du goudron partout, walai!!!

Nous arrivons chez Charlotte qui nous accueille chaleureusement, tout poisseux que ne sommes.
C'est en s'installant chez elle que nous redécouvrons le confort d'un bon matelas, vous savez celui avec des ressorts et pas celui en mousse qui moulent votre corps en 15min et qui fait que vous avez le séant sur le bois du sommier, ou mieux encore, entre 2 lattes disposées.....comment dire.....disposées, quoi! Sans oublier une salle de bain propre avec de l'eau chaude, si!!!!! Ainsi qu'une nourriture variée!!!! Mais je m'emporte. Nous ne remercierons jamais assez Charlotte De Coppée De Fan Hock (son vrai nom de noblesse), pour ses nems, ses crevettes coco, ses thés (pas du lipton) et sa disponibilité.
Nous sommes allés sur l'île de Gorée, à 5km du port de Dakar. Cette petite île située presque à l'extrême ouest de l'Afrique était un lieu de ravaitaillement pour les bateaux négriers, qui ne manquaient pas de s'approvisionner en esclaves sur place, avant de rejoindre le nouveau monde pour y vendre sa "marchandise". En 4 siècles, 12 millions d'africains auront été enlevés et vendus, pour ceux qui ont survécu. Aujourd'hui, l'Afrique paie encore les frais de se dépeuplement. L'abolition finale de l'esclavage date de 1848. Je dis finale car une abolition a été signé en 1801 ou 1802, pour être annulée en 1814. En 1992, le pape Jean Paul II s'est rendu à la maison des esclaves de Gorée, s'est agenouillé sur le seuil de la porte donnant sur la mer du couloir de non-retour, pour demander pardon à l'Afrique (L'église, non seulement approuvait les pratiques, mais y participait). L'Afrique répondit: "Pardonner oui, oublier, Jamais." Voilà pour l'histoire.

Aujourd'hui, Gorée est une petite île comme on pourrait en trouver dans des archipels méditerranéens, avec des maisons aux façades colorées, des rues ensablées, où la vie et la bonne humeur semblent avoir presque effacée l'ambiance morbide de son terrible passé. Le Samedi après-midi que nous y passons est très agréable. Qu'il est bon d'être en plein soleil sans transpirer à grosses gouttes. Sandrine et moi avons même presque froid, fouettés par la brise marine, sur le bateau.

J'ose à peine le dire....Nous avons fait du shopping, encore chez Woodin... Mais bon, vous comprendrez que les achats que nous avons pu faire relèvent uniquement du strict nécessaire, d'un besoin vital de se vêtir pour palier aux agressions climatiques de ce continent intolérant à notre peau si fragile, et non d'une fringale shoppinguesque frénétique à la vue de ces vêtements trop sympas, bien finis, originaux et..... oups, je me suis trahi, là.

Nous passons notre dernière soirée, lundi soir, devant un Dvx, pizzas commandées- livrées (pour nous c'est trop fort!!) en nous disant que la route nous attend le lendemain matin.

Nous sommes donc le mardi 9 juin.
Gare routière pompier vers 9h du matin. Nous pensons prendre un taxi 7 places pour Saint Louis. Les gens étant tellement imbuvables, agressifs, et les prix annoncés (ou plutôt aboyés) ne correspondant pas à ceux du guide lonly planet (qui s'avéreront erronés), nous fonçons vers nos mini-bus favoris, meilleurs marché. Bref, les prix, même s'ils ne correspondent pas au guide, restent plus abordables. Nous remarquons que durant les 5h de routes pour parcourir les 230 Km qui séparent Dakar de Saint Louis, aucun taxi ne nous dépassent. Cela nous rassure quant à notre choix.

Un festival anime St Louis, Duo Danse en ce moment et les grandes auberges sont complètes. Nous en trouvons une, Auberge St Exupery dans laquelle le patron est souriant et agréable.

Nous voilà le mercredi 10 juin, anniversaire de Sandrine!
Nous effectuons une visite guidée de l'île sur une calèche. St Louis fait parti du patrimoine mondial de L'UNESCO et les façades sont restaurées ou en restauration. L'architecture coloniale est dominante et donne un charme d'antan aux rues.

Nous prévoyons de quitter St Louis demain matin de bonne heure et espérons rejoindre Nouakchott demain soir, Inch'Allah...

mardi 2 juin 2009

Un peu de recul...

Nous sommes à Bamako depuis 3 jours après une brève escale à Ségou, entre Mopti et Bamako.
Nous en profitons pour se reposer, et faire les visas pour la Mauritanie, 30 000 Frs Cfa (45€) par personnes; ainsi que le visa pour le Sénégal pour Sandrine, qui, en tant que suissesse doit posséder.

Nous avons aussi réservé nos places dans le bus qui nous emmènera jeudi matin à Dakar après 28h de route. Prix du bus: 25 000 Frs Cfa (38€) par personne.
Nous ne prendrons finalement pas le train pour 2 raisons:
- Il a déraillé il y a 15 jours causant la mort de 5 personnes (officiellement) et ne savons pas s'il est de nouveau opérationnel
- Son départ est le mercredi matin et Sandrine récupère son passeport à l'ambassade du Sénégal mercredi vers 14h

En lisant tout ce qui a précédé ce message, vous devez vous dire que notre voyage est épouvantable. Vous devez savoir que ce que vous lisez correspond à nos réactions à chaud, puisque je tiens un carnet de voyage à jour, et je vous transmets les lignes croustillantes (je ne voudrais pas que vous vous ennuyiez...). Avec le recul (et le repos), notre expérience est formidable. Nous avons la chance de nous immerger un temps dans la vie réelle au contraire des touristes en pinasse touristique ou derrières les vitres teintées de 4x4 climatisés qui ne voient que la belle image, finalement très superficielle. Nous comprenons mieux pourquoi nos amis africains ont du mal à tenir un horaire, comment ils font pour dormir tout le temps, et dans des positions étonnantes. Rien n'est vraiment simple. Il vous faut savoir, qu'à chacune de nos galères, nous vivons un moment de grâce; cela peut être une rencontre, un moment finalement paisible, une lumière particulière, une odeur, un silence...
Il faut savoir faire preuve de beaucoup de patience, même quand on est sur les rotules, qu'on a faim ou soif. Ce n'est pas toujours facile, mais quand on arrive au bout, quel enrichissement!!

Je vous envoie un sourire à tous

lundi 1 juin 2009

Tombouctou - Mopti ou 6 jours de pinasse locale - Partie III et fin

Jeudi 28 mai
Les jours se sont succédés enchaînant embarquements et débarquements de passagers et marchandises (dont un frigo pourri et rouillé rempli de poissons et de pains de glace).
Les 3 premières heures du jour ainsi que les 3 dernières étaient des moments de calme et de beauté. Le soleil n'était pas encore brûlant, les enfants dormaient le matin et étaient fatigués, donc plus calmes, le soir.
Les couleurs reprenaient de leur intensité naturelle et les contrastes s'amplifiaient donnant à chaque maison, chaque arbre, chaque dune, chaque rive, son contour parfait.
Nous avons eu la chance de croiser plusieurs familles d'hippopotames nageant dans le fleuve, et ne laissant émerger, au plus, que le dessus de leur dos et leur tête.

L'eau se fait rare en cette saison, à tel point que par endroits, on peut traverser le fleuve avec de l'eau aux genoux. Nous nous sommes échoués bien des fois et avons dû descendre et pousser notre embarcation stoppée net sur des bancs de sable.
Comme dit Sandrine, rien ne nous aura été épargné. Après les chèvres, le poisson séché, les morveux, nous avons essuyé un orage avec ce qui l'accompagne de pluie et de vent chargé de sable et de poussière.

Nous arrivons donc en ce jeudi soir vers 22h30 à Mopti. Nous nous précipitons dans un hôtel situé non loin du port où nous mangeons de la viande (avariée à la première assiette, avant que nous demandions de la changer), et nous lavons dans des douches/toilettes communes insalubres.

Tombouctou - Mopti ou 6 jours de pinasse locale - Partie II


Dimanche 24 mai
Nos piroguiers nous réveillent vers 5h30 et semblent pressés de reprendre la navigation. En 10 ou 11 heures la veille, nous n'aurons pas parcouru les 100 km qui séparent Tombouctou de Diré.

Le moteur s'arrête à nouveau. Sandrine et moi ne comprenons pas pourquoi. Tant dis qu'un des hommes s'évertuent à réparer le moteur deux autres essaient de poursuivre à la "rame" contre le courant naturel du fleuve. Bref, il manque un outil que finalement une pinasse voyageant dans le sens opposé nous fournit. On répare et nous repartons.

Le voyage est rendu particulièrement pénible par les enfants qui sont à bord, notamment la petite fille âgée d'environ deux ans, qui en plus de me dégoûter par sa saleté, ne s'exprime que par cris et pleurs.
9h30: Nous accostons encore... Arriverons-nous seulement un jour à Diré? Cette fois, nous embarquons un homme avec deux chèvres. Nous pensons que le voyage va devenir intenable.

Après les pannes moteur, ce sont les arrêts que nous enchaînons. Personne ne parlant français à bord et nous, ne comprenant pas les langues locales, il nous est très difficile d'obtenir les raisons de ces pauses.

Dans le soleil descendant et voilé de la fin d'après-midi, nous apercevons des antennes pointer vers le ciel. C'est Diré!
Nous profitons de cette étape pour remplir nos deux bidons de 20 litres d'eau et nous approvisionner en vivres pour le reste du voyage.
Notre campement sommaire est opérationnel vers 21h45 et nous nous endormons dans les minutes qui suivent.

Lundi 25 mai, journée de l'Afrique
Voilà 4 jours que je ne me suis ni changé ni lavé. Je profite d'une halte mécanique pour me laver dans le Niger. Il y a un léger courant, la température de l'eau est idéale. La halte se prolongeant un peu, petite lessive dans le fleuve toujours, dont le but est surtout d'éliminer cette odeur de poisson qui compose notre atmosphère depuis 3 jours.

Tombouctou - Mopti ou 6 jours de pinasse locale - Partie I


Vendredi 22 mai
Nous sommes sensés rencontrer un certain Herbert, sur le port de Tombouctou, à une dizaine de kilomètres de la ville, lui-même sensé nous faire embarquer sur une pinasse pour Mopti, le soir même vers 16h, peu après la grande prière.

Nous nous présentons vers 9h du matin, histoire d'être sûrs. Herbert n'est pas là, il est parti dans un village on ne sait où, et évidemment personne n'est averti de notre arrivée, pas même son second, qui nous accueille néanmoins très gentillement. Le port est en fait une plage sur laquelle sont construites quelques cases de bois et de nattes, dont chacune a une fonction (buvettes, petit commerce, marchandises diverses).
On nous dit qu'Herbert revient vers 15h, Inch'Allah... Il arrive à 17h30, 1h30 après le départ de la pinasse qui ne partait en fait pas à Mopti mais à Tonka, à un jour de pirogue sur 5 ou 6 en direction de Mopti.
Pas de panique, puisque de toute façon une pinasse doit passer, inch'allah. Nous plantons notre tente à la tombée du soir et passons la nuit entre la case buvette et la case douanier, pas trop loin du fou gentil du village qui a élu domicile dans la cabine d'un bac traversier échoué sur le rivage.

Nous nous levons vers 5h45 pour être fin prêts à embarquer sur la première pinasse qui passe. Alors que nous désespérons de voir passer ne serait-ce qu'une seule pinasse dans la matinée, et que nous venons d'apprendre que le véhicule stationné depuis notre arrivée est là depuis mercredi (nous sommes samedi), que sa destination est aussi Mopti, mais qu'il ne trouve personne pour y aller, une silhouette se dessine à l'horizon Est du Niger. Herbert, présent aujourd'hui nous le confirme, c'est elle!!

Notre pinasse mesure environ 15m de long pour au plus 2m de large. A bord, je suppose une famille composée de 2 frères dont l'un est avec sa femme et ses 5 enfants, ainsi que 2 autres passagers. La pinasse transporte essentiellement du poisson séché ainsi qu'un moteur de voiture et autres marchandises improbables.
Nous embarquons.
Très vite, nos pinassiers alternent l'emploi du moteur et celui du bambou tels les piroguiers véniciens. En m'intéressant à cette curieuse pratique, je m'aperçois que la pompe à eau qui sert à refroidir le moteur ne fonctionne pas. Après quelques bidouillages à l'africaine tout rentre dans l'ordre et le moteur reprend le dessus.

Alors que nous trouvons miraculeusement le sommeil, dans une positon aussi inconfortable qu'improbable, nos hôtes nous réveillent en nous proposant une plâtrée imposante, pour nos estomacs européens, de riz au poisson sauce soumbala. Nous tentons de lui faire honneur du mieux que nous pouvons, sachant que l'eau de cuisson provient du fleuve, que la louche qui sert à mélanger la mixture a traîné dans le fond de la pinasse, écopé régulièrement, dans lequel urinent, se mouchent nos amis autochtones, louche dans laquelle a mangé un des enfants dont la morve ne nous permettait pas de distinguer la bouche du nez.
Puis nous accostons et les hommes descendent de l'embarcation pour manger et prier.

De temps à autre, dans les méandres du fleuve attendant les pluies guinéennes puis maliennes pour amorcer sa crue, le vent, léger le jour, nous est parfois favorable et le moteur se coupe alors pour le laisser gonfler la voile de sacs de tissu cousus entre eux sur le mat situé à l'avant de la pinasse et d'à peu près 6 mètres de haut.

Puis s'enchaînent différentes haltes pour des raisons de pannes moteur diverses et variées.
Notre journée se termine vers 20h, heure à la quelle nous montons notre tente sur le rivage, et qu'après un bref repas, galettes de pain et thon à l'huile, nous nous couchons.

Trajet Mopti - Tombouctou et Tombouctou


Nous nous présentons à la Place Tombouctou, là où se font tous les départs pour la Mystique porte du désert, vers 8h45 pour un départ entre 9h et 10h.
Nous embarquons donc dans le véhicule chargé avec 10 autres personnes à 14h15. Au moment où nous fermons la portière, le "chef de gare" nous annonce qu'on ne passera pas par Douentza, route goudronnée sur la moitié du chemin, plus courte et rapide, mais par une successions de petits villages au bord du Fleuve. Nous démarrons. A peine nous avons parcouru 200m, notre chauffeur nous annonce que nous passerons la nuit à Dire, village situé à environ 120km De Tombouctou...
Malgré ces dernières nouvelles, les paysages qui s'offrent à nous sont plus magnifiques les uns que les autres. S'enchainent dunettes, villages, des bras de fleuve à traverser dans des bacs sommaires. Puis la nuit tombe et nous ne voyons plus que ce que les phares de notre voiture tous terrains veulent bien éclairer. Nous atteignons Dire vers Minuit, plantons la tente sur une placette qui doit être la gare des bus et "dormons" jusqu'à 6h30 entre les raclements de gorge de notre chauffeur qui dormait 3m derrière nous et le volume déraisonnable de la télé que personne ne regardait. Départ à 8h et gagnons Tombouctou autour de 10h.
Nous nous installons à L'hôtel Bouctou. Son Architecture est typée forteresse arabe en pierres de taille. Le batiment est beau et imposant , entouré de sable.
Un guide, prévenu par l'association des pinnassiers de Mopti que nous avons sollicité pour organiser notre voyage retour, nous attendait à l'entrée de la ville. Il nous fait l'étalage de ses prestations. Nous rencontrons très vite aussi un touareg vivant dans le désert à 700km au nord de Tombouctou depassage en ville avec sa famille. Il nous invite à boire les 3 thés chez lui. Nous nous y rendons le soir même. Après le 2ème thé, toute la famille fait étalage des objets qu'elle confectionne. Nous sont présentés bijoux, couteaux et divers objets en cuirs. Les prix annoncés sont exorbitants, mais néanmoins ouverts à la négociation... Sandrine repart Finalement avec un collier splendide d'originalité et de rareté pour 4 000 Frs cfa (6€) annoncé au départ à 35 000 frs Cfa (50€). De mon côté, je ne parviens pas à obtenir un magnifique couteau dont la lame est forgée à partir d'une ancienne lame de Tolède, dont le manche est taillé dans une pièce d'ébène et serti de cuivre et d'argent.
Nous sommes le jeudi 21 mai. Nous profitons de notre journée pour visiter la ville.
Un petit peu d'histoire.
Nous sommes au XV ème siècle, Une vieille femme nommée Buktu vivait près d'un puits, et de ce puits, les nomades remplissaient leurs guerbas (gourdes). En langue Touareg, le tamatchek, puits se dit "Tim".
La vieille Bouctou gardait les affaires des nomades et peu à peu s'est bâtie la ville de Timbuktu, le puits de Buktu; Tombouctou étant l'appellation française.
De nos jours, les touaregs n'ont plus le droit de rentrer dans les villes . Ils vendent donc le sel ou tout autre objet à des revendeurs ou directement aux clients s'ils viennent les trouver en dehors de la ville. Tombouctou reste toujours une porte qui s'ouvre au désert pour les touaregs qui vivent dans le désert malien. Il n'y a plus de méhariste qui traverse le Sahara du Mali au Maroc.

Vers 17h, nous montons sur 2 dromadaires avec un guide et nous est montrée la porte du désert. C'est en fait un passage à la sortie de la ville, dans les premières dunes, par lequel passent les caravanes pour s'engager dans le grand désert.
Puis nous faisons halte dans un petit village, composé de 2 ou 3 huttes de bois et de nattes. Encore une fois, exposition de l'artisanat local. Nous sommes forts et n'achetons rien.

De retour à l'hôtel vers 19h, je retourne négocier mon couteau que j'obtiens finalement à 11 000 frs Cfa (16€) au lieu des 35 000 Frs Cfa annoncés (toujours 50€). C'est un peu cher mais il est trop beau!

Nous passons notre dernière nuit sur le toit, il fait décidément trop chaud dans la chambre!

Allons à Mopti au Mali

Nous sommes toujours le vendredi 15 mai et nous profitons de l'heure qui nous est accordée pour faire nos derniers au revoir à Jean dit "Papy", David dit DJ Gold ainsi que Béton, Zion et Brico à la gare des bus. Nous partons sur Ouahigouya sur les coups de 17h15 et nous l'atteignons 3h plus tard. POur faire 180 km c'est long, mais incomparablement confortable par rapport aux Tro-Tro... Un rasta nous indique un hotel soit disant à 100m de la gare des bus, dans lequel nous nous installons 500m plus tard. Il nous est conseillé d'être au départ des mini-bus - quand je dis Mini-bus, comprenez Tro Tro mais on ne les appelle ainsi qu'au Ghana - à 7h du matin, ce que nous respectons avec notre ponctualité Franco- Suisse. Nous quittons Ouahigouya à 9h15, Sandrine serrée dans le Mini bus avec 26 autres personnes et moi sur toit, avec les bagages. Le bus est surchargé, à tel point qu'à pleine vitesse, on doit presque atteindre les 40km/h... En vous passant les détails des points de contrôle où on s'arrête 200m avant pour nous faire descendre du toit (c'est toléré par la police...à partir du moment où on backchich) et nous faire tenir en équilibre la tête dans le bus et l'arrière train dehors, nous parcourons finalement les 91km qui séparent Koro de Ouahigouya en 5h.
Nous passons 2h à Koro en attendant qu'un taxi-brousse, une vielle Peugeot 504 break, trouve ses 9 passagers, puis nous nous lançons à travers le Pays Dogon pour atteindre Mopti 4h15 plus tard, vers 19h30.
Nous nous mettons en marche de suite vers le "Y a pas de probleme Hôtel" que papy Jean a monté. C'est un endroit unique dans lequel nous vous conseillons fortement de descendre si vous passez à Mopti. Vous n'y trouverez malheuresement pas Papy qui rend chaque endroit qu'il tient unique par sa présence.
Nous restons 2 jours à Mopti pour nous reposer et nous organiser pour partir ET revenir de Tombouctou. Notre programme initial (notez le "initial"):
- Départ mardi 19 mai au matin en voiture entre 9h et 10h, arrivée le soir à Tombouctou
- Départ du port de Tombouctou le vendredi 22 mai à 16h en Pinasse pour arriver à Mopti mercedi 27 vers midi.