En quelle langue voulez-vous lire le blog?

samedi 28 août 2010

Bolivie, Episode VII: Séjour dans la jungle, Partie IV

Dimanche 15 Août 2010
Ce matin, je fabrique une flûte traversière à base de bambou. Cette sorte de bambou est pleine d'eau dans la jungle, très pratique en cas de soif. J'y parviens au bout du 4 ème ou 5 ème essai. J'ai fendu le bois sur les premiers tubes.
cet après midi, nous marchons vers l'amont du rio Madidi, sur les rives. Nous traversons et retraversons le fleuve à pied, l'eau montant à mi-cuisse, de plage en plage suivant les pistes de tortues et de leurs nids.
Nous observons des dizaines d'empreintes de jaguars, certains semblant gigantesques.
Puis nous pêchons. Des poissons mangent mon appât par deux fois sans que je puisse les attraper. Sinon, je prends deux tortues, que je relâche évidemment. Remberto est plus chanceux. Il attrape deux gros poissons d'une cinquantaine de centimètres,
Nous traversons une dernière fois le fleuve à pied. Cette fois, nous avons de l'eau jusqu'à la taille. Je ne peux m'empêcher de penser aux nombreux caïmans nageant dans ce fleuve...
De retour au campement, je me précipite sur notre coin cuisine pour allumer un feu pour sécher mon unique pantalon et mes chaussures. puis inspection corporelle totale pour vérifier que je n'ai pas de tiques. Je m'en suis enlever 4 ou 5 les jours précédents.

Lundi 16 Août 2010
Dernier jour au campement. Nous "nettoyons" à coup de machettes les herbes hautes qui empiètent sur notre territoire. Quand je dis herbes hautes, chez nous, on appellerait ça buissons, arbustes...
Ce matin, je demande à Remberto pourquoi il approche sa chemise près du feu, pourtant sèche. Il m'explique qu'il l'a laissé sécher dehors cette nuit, et que les papillons, attirés par le sel de la sueur y pondent leurs oeufs. Lorsqu'ils éclosent, leurs larves rentrent dans la peau, s'incrustent dans la chair et s'y développent. Elles ne ressortent qu'à maturité. La chaleur du feu les tue. Pour les tuer une fois à l'intérieur du corps, pas de médicaments, pas de docteurs ni d'opération possible.
Deux solutions:
- Poser de la nicotine de cigarette sur le bouton, y mettre du Scotch. Le retirer 1h plus tard. La larve sera morte et pincer la peau comme un bouton d'acné.
- Approcher un tison près du bouton. L'élévation forte de la température fera sortir la larve. Pincer la peau comme un bouton d'acné.

Durant la matinee, je me rends compte que j'évolue naturellement au milieu des milliers de moustiques, que je fais la vaisselle entre une trentaine d'abeilles, que je me lave et m'hydrate dans l'eau du fleuve.

Pendant une pause du "nettoyage machette", Remberto et Eriberto entendent des singes. En regardant dans la direction des cris, nous voyons effectivement des branches bouger. Remberto et moi nous enfencons de 150 metres dans la jungle avant de les apercevoir. Encore une espece que je ne connaissais pas.
A la fin du nettoyage, je le sentais venir, deux enormes ampoules, une sur le bas de l'index  et l'autre sur le pouce de la main droite. Je pense à la moto, demain...

Bolivie, Episode VII: Séjour dans la jungle, Partie III

Vendredi 13 Août 2010
Nous laissons la balsa sur la plage et poursuivons à pied. Je suis content car mon pied droit a dégonflé un peu. Hier soir, il était très enflé à cause de la centaine de piqûres de moustiques repartie des orteils à la cheville.
Nous continuons de longer le fleuve. mes guides aperçoivent, entre les empreintes de jaguars, celles de tortues. En suivant ces traces, cela nous mène à un endroit où le sable a été remué. En creusant avec précaution, nous trouvons leurs oeufs, gros comme ceux d'une pintade. Nous rebouchons le trou. Nous trouvons ainsi un autre nid.
Nous croisons des capibaras (les gros rongeurs de la réserve Ibera) et des loutres à nouveau.
Remberto me demande soudain la direction du cap 100. Je demande la raison , en lui indiquant grâce à ma boussole. Il n'y a en fait pas de chemin, nous allons en créer un...
C'est donc à coup de machette que nous nous enfonçons dans la jungle entre les épineux (dont des arbres dont les troncs sont couverts d'épines) et autres plantes en tous genres. Nous traversons des rivières, tantôt en marchant en équilibres sur des arbres tombés, tantôt sautant de cailloux en cailloux ou en marchant directement dans l'eau boueuse.
Nous nous arrêtons parfois pour contempler différentes espèces de singes, semblant aussi curieux que nous. Nous sommes ébahis par les sauts des singes araignées. Pour manger, ils se pendent à une branche avec les queue et une main, et se servent de l'autre pour attraper les fruits ou les feuilles.
Nous nous arrêtons camper vers 18h30 après 8h de marche, dont 7h dans la jungle. Remberto estime que nous avons parcouru une vingtaine de kilomètres. Nous nous couchons avant 20h30 et nous réveillons près de 11h30 plus tard...

Ce matin, nous piquons vers le sud. nous rejoignons notre chemin d'arrivée 2h30 après notre départ et arrivons au campement de base 30 minutes plus tard. l'après midi est consacrée au repos.

Bolivie, Episode VII: Séjour dans la jungle, Partie II

Jeudi 12 Août 2010
Une réserve de nourriture pour 3 jours répartie dans nos 3 sacs à dos, ces derniers dans un gros sac plastique, machettes et pagaies à la main, nous embarquons sur la "balsa" et entamons la descente du Rio Madidi.
Une heure plus tard, nous accostons sur une plage. Nous cherchons des traces de tortues afin de vérifier si elles ont pondu. Nous voyons encore une fois des traces de jaguars, de caïmans, d'anacondas, d'oiseaux mais pas de tortue. Des oiseaux survolant un même périmètre indiquent l'emplacement de leurs oeufs. Alors que nous nous en approchons, ils crient de plus en plus fort et piquent sur nous pour nous effrayer passant parfois à moins de deux mètres au dessus de nos têtes.
Le niveau du fleuve est bas, le courant très faible. Pas un souffle de vent, pas un nuage et le soleil affirme sa présence. Je mouille ma tête régulièrement pour me rafraîchir et éloigner les moustiques, semblant revendiquer leur grand nombre dans cette région.
Nous profitons d'un peu d'ombre durant la halte repas. Au menu, riz tiède à la sardine à la tomate en boite. Puis nous repartons. Là, j'apprends que le savon est un anti9-moustique efficace. Je m'en badigeonne tout de suite! Effectivement, ça fonctionne!
Vers 15h, Eriberto aperçoit l'épave d'un canot, retournée sur un tronc d'arbre au milieu du fleuve. C'est leur bateau qui a été emporté par une tempête 3 mois plus tôt. Il faut 20 minutes à mes deux rangers pour le dégager, qui une fois émergé entièrement mesure environ 6m mètres de long. La coque est brisée en son milieu et l'avant est empli de sable. Je saute à l'eau afin de les aider à le pousser sur la rive et de l'y arrimer.
Il est 16h30 quand nous repartons. Nous passons quelques petits rapides. Par endroit, nous devons pousser notre embarcation tellement le niveau de l'eau est bas. Le soleil descend doucement. Nous apercevons 5 loutres, curieuses de notre présence. Elles s'approchent jusqu'à 3 mètres de la balsa avant de plonger et de refaire surface dans notre sillage.
Un peu plus tard, une maman Tapir et son bébé viennent s'abreuver dans l'eau du fleuve, à une centaine de mètres devant nous. Nous nous couchons sur la balsa, nous laissons dériver sans le moindre bruit. Le courant du fleuve nous amène tranquillement jusqu'à ces animaux rares à voir d'aussi près car très craintifs. La mère attend que nous soyons à 5 mètres avant de s'enfuir dans la jungle.

Au Soleil couchant, nous arrivons sur une immense plage où nous allons passer la nuit. Autour de notre campement, une dizaine de traces de jaguars. Ces animaux ont coutume de s'abreuver et de chasser la nuit. Je ne suis pas très rassuré, mais je me dis que mes accompagnateurs savent ce qu'ils font. La nuit tombée, nous marchons sur cette plage afin de voir quelques animaux. A deux mètres de la balsa, un caïman à semi émergé se fixe dans le faisceau de nos lampes. Puis nous observons des traces de jaguars, tapirs, sangliers, oiseaux...
Peu de temps après manger, la fatigue l'emporte sur ma méfiance et m'endors au coin du feu, faisant sécher doucement nos habits et chaussures trempés.

Bolivie, Episode VII: Séjour dans la jungle, Partie I

Lundi 9 Août 2010
7h302 du matin. Je viens de traverser le "rio" de Rurrenabaque. Je suis à San Buenaventura. La dernière place du " colectivo" pour Ixiamas, à 3h30 de là vient d'être achetée. Je dois attendre que le prochain minibus se remplisse... Je pars donc à 9h30.
Coup de chance, je repère le nom de Remberto sur la liste des passagers et c'est le nom de guide pour les 7 prochains jours pour mon trip dans la jungle. Il est, curieusement, habillé en Ranger ou garde forestier, et est accompagné d'un collègue. L'agence a-t-elle bien compris ma demande?
A Ixiamas, je découvre que je vais les accompagner durant 8 jours dans leur travail qui consiste à veiller à la "bonne marche" de la réserve. Très bien me dis-je!
Nous passons la nuit dans leur camp. En gros, nous sommes 3. Nous faisons la vidange du quad et de la moto.

Nous quittons Ixiamas vers midi. Les 2 Rangers sur le quad chargé de leurs sacs et des provisions, et moi sur la moto cross, sans frein arrière, avec mon sac.
Au début, piste avec des cailloux à travers la pampa, puis plus étroite dans la jungle, en terre donc. Passages, de guets, rivières de plus en plus larges et profondes. Puis le sable. Nous nous arrêtons boire du lait de coco dans la communauté "el Tigre", du nom de la colline voisine, et repartons. Quinze minutes plus tard, plus vraiment de piste mais un "passage élargi" en pleine jungle, des rondins en bois mouvants en guise de pont doivent être franchis, ainsi que des arbres tombés en travers de ce passage.
Nous nous arrêtons une heure avant la nuit au bord d'une rivière dans la jungle. il nous reste 20 min de moto et de quad demain avant de poursuivre sur 3 heures de marche.
Je dors à même le sol sur une bâche en plastique, dans mon duvet, protégé par ma moustiquaire; Eriberto et Remberto dans une toile de tente.

Mercredi 11 Août 2010
Levés aux aurores, après un petit déjeuner de bananes broyées mélangées à du lait (en poudre), le quad chargé, nous repartons pour 20 à 30 minutes de franchissement d'obstacles.
Puis nous répartissons la nourriture dans nos trois sacs et nous mettons en marche après avoir camouflé nos engins et caché l'essence et nous outils à quelques mètres aux alentours dans la jungle. Normalement personne ne vient jusque là, mais on ne sait jamais.
Quelques minutes plus tard, nous apercevons une dizaine de singes-araignée, mangeant des feuilles en haut d'un arbre.  En baissant la tête, nous voyons des traces de tapirs (animal gros comme un veau) et de jaguars. Quelques coups de machette sont parfois nécessaires pour éclaircir ce sentier uniquement utilisé par les gardes forestiers deux fois par mois.
Nous arrivons vers 13h30 au campement. Là, une case en bois nous attend, à 200m du "Rio Madidi". Nous nous y lavons. Juste le temps nécessaire pour me faire dévorer par les moustiques affamés, me semble-t-il.
Puis nous retournons à la rivière pour rafistoler un radeau de 4 mètres de  long constitué de 8 rondins de balsa assemblés par de longues écorces d'arbre. Le soir, nous fabriquons des pagaies à l'aide de morceaux de balsa taillés à la machette et de manche en bambous, le tout encordé.
Nous dormons dans la case sur des matelas. Je bénis ma moustiquaire...

mercredi 18 août 2010

Bolivie, Episode VI: Je suis de retour

Salut!
Un bref message pour ceux et celles qui s'inquiètent: Je suis de retour, et en pleine forme de la jungle. J'attends d'être à Santa Cruz où j'aurai une meilleure connection et à moindre prix pour tout vous raconter dans les moindres détails!

Je vous laisse dans le suspens pour cette fois-ci....

lundi 9 août 2010

Photos du Blog

Au bilan, 10 personnes ont répondu au sondage qui est resté en ligne presque un mois... Compte tenu de ma mailing liste, des gens qui me disent qu'ils lisent le blog, du nombre de vues de photos des gens qui visitent le blog (je peux voir tout ça grâce aux statistiques de visites de flickr, Big Brother is watching you, lol), j'ai décidé....... suspens...... de suspendre mon compte pro. J'ai donc effacé près de 1800 photos de flickr, il en reste actuellement 185. Il n'y en aura jamais plus de 200.

Ça n'est pas une question de coût (17,45 euros par an), mais d'énergie. Me casser la tête, prendre un temps fou pour trier, nommer, classer, uploader les photos pour que presque personne ne les regarde, ou que quand je pose la question, presque personne n'y réponde, je me dis que..... bah en fait , non.

Je suis désolé pour les personnes qui ont répondu au sondage, mais contrairement à notre république, je considère l'absentéisme... ;-)

Je vous rappelle que le blog est pour vous! Certains d'entre vous ( je sais, pas tous...) m'ont demandé de le faire. Personnellement, j'ai deux carnets de voyage, 3 carnets de dessins, ça me suffit amplement.
Alors essayez de le faire vivre un peu! Je prends le temps de répondre au plus de questions et commentaires possible, si j'en ai oublié, je suis désolé!

A bientôt

Bolivie, Episode V: Convalescence à Rurrenabaque

Dimanche 8 Août 2010
Pour la première fois depuis mon départ, j'ai été malade, et comme il faut. Je ne sais pas si c'était le palu ou la grippe ou les deux; en tout cas j'ai tout soigné, mais ça m'a bien cassé; sans doute le mélange du curatif anti palu et des 4g /24h d'amoxiciline que je m'envoyais, en plus des cachets pour la tête.
Bref aujourd'hui (même hier d'ailleurs), je vais bien.

Hier, mes copains artisans (créateurs de bracelets, colliers, et bijoux en tous genres, et toutes nationalités) et moi sommes allés faire un tour dans la jungle. La première partie du trajet était parfois "délicate" puisque nous longions un tuyau (d'une vingtaine de centimètres de diamètre) de canalisation, à flan de colline surplombant le fleuve. Nous avions parfois à passer des ponts (prévus pour le tuyau, pas pour nous... à la base) tous de vieux  bois moulu structurés, sur lesquelles il manquait la moitié des traverses... ce qui nous permettait d'admirer la vue du dessous, en faisant attention que les traverses restantes ne lâchent pas sur nos pas tandis que le tout tremblait un peu. Regardez pas en bas, qu'ils disaient!

Puis le chemin s'est amélioré. Nous nous sommes arrêtés pour chercher des graines pour les colliers, puis pour profiter d'un jus de sucre de cannes d'une des communautés que nous avons traversées, discuter avec les gens... Nous sommes rentrés en pirogue à moteur à Rurrenabaque près de 4h après notre départ.

Demain, je pars 7 jours dans la jungle, seul avec un guide pour apprendre la reconnaissance de plante, voir des animaux (tarentules, jaguars, anacondas, caïmans, piranhas, oiseaux....), la survie. Je prendrai un bus pendant 3h avant de retrouver mon guide. Je m'éloigne de la zone touristique et des agences omniprésentes dans la ville.